En ce mois de septembre 1842 c’est un nommé Antoine Broussou qui dirige la police d’Anduze et son canton. Nous faisons connaissance avec lui à travers le rapport qu’il a établi à propos d’une sombre affaire de maltraitance conjugale. Si pour la première fois en 1791 une déclaration des droits de la femme et de la citoyenne a été publiée, « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits », cela n’a pas porté chance à son auteure Olympe de Gouges, qui fut guillotinée deux ans plus tard !
Dans la première moitié de ce dix neuvième siècle nous sommes donc encore très loin de l’émancipation des femmes et beaucoup d’entre-elles, la peur viscérale de se retrouver seules et sans ressources à l’époque d’une misère omniprésente, étaient prêtes à accepter toutes les violences et humiliations des hommes sans broncher. D’autant plus quand leur sort était lié à celui de leurs enfants.
L’action de ce témoignage se situe rue Bouquerie (des bouchers exerçaient ici jadis), dans le centre d’Anduze. Cette longue ruelle étroite est bordée d’immeubles dont une majorité date des quinzième et dix septième siècles. Reliant la place Couverte à la rue Enclos Blaise c’est l’une des plus anciennes rues de la cité. Plutôt calme aujourd’hui, au moment des faits elle devait être grouillante de vie, à l’image d’un quartier très populaire…
« L’an mil huit cent quarante deux et le seize septembre, à huit heures du soir, nous Antoine Broussou commissaire de police de la ville et canton d’Anduze. Etant rentré dans notre domicile nous avons entendu qu’on faisait du tapage dans la rue de la Bouquerie, nous y sommes transporté, avons trouvé une grande réunion de personnes parmi lesquelles s’est trouvé le sieur Dupuis garde champêtre communal qui était occupé à contenir le nommé Sardinoux (pierre) marchand de fromage habitant et domicilié au dit Anduze, lequel s’était livré à donner des coups très forts à son épouse, sans motif légitime. Ce qui arrive assez fréquemment de la part du dit Sardinoux, d’après la déclaration qui nous a été faîte par plusieurs personnes respectables du quartier. L’ayant interpellé de nous dire les motifs qui l’ont porté à frapper sa femme si rudement, il nous a répondu qu’il l’avait frappée et qu’il la frapperait bien davantage. Voyant les mauvaises réponses que le dit Sardinoux fit à nos questions, avons de suite requis deux hommes pour aider à le conduire en prison. Mais sa femme et ses enfants s’étant présentés à nous pleurant à chaudes larmes, nous priant de relâcher leur père qui, s’il était mis en prison lorsqu’il en sortirait les tuerait tous. Sur la demande de ces derniers avons relâché le dit Sardinoux, nous réservant toutefois de dresser procès-verbal contre lui, pour avoir occasionné beaucoup de bruit et du tumulte troublant l’ordre et la tranquillité publique, et pour avoir de plus injurié le sieur Dupuis garde champêtre, agissant dans l’exercice de ses fonctions (…). »
Dans la première moitié de ce dix neuvième siècle nous sommes donc encore très loin de l’émancipation des femmes et beaucoup d’entre-elles, la peur viscérale de se retrouver seules et sans ressources à l’époque d’une misère omniprésente, étaient prêtes à accepter toutes les violences et humiliations des hommes sans broncher. D’autant plus quand leur sort était lié à celui de leurs enfants.
L’action de ce témoignage se situe rue Bouquerie (des bouchers exerçaient ici jadis), dans le centre d’Anduze. Cette longue ruelle étroite est bordée d’immeubles dont une majorité date des quinzième et dix septième siècles. Reliant la place Couverte à la rue Enclos Blaise c’est l’une des plus anciennes rues de la cité. Plutôt calme aujourd’hui, au moment des faits elle devait être grouillante de vie, à l’image d’un quartier très populaire…
« L’an mil huit cent quarante deux et le seize septembre, à huit heures du soir, nous Antoine Broussou commissaire de police de la ville et canton d’Anduze. Etant rentré dans notre domicile nous avons entendu qu’on faisait du tapage dans la rue de la Bouquerie, nous y sommes transporté, avons trouvé une grande réunion de personnes parmi lesquelles s’est trouvé le sieur Dupuis garde champêtre communal qui était occupé à contenir le nommé Sardinoux (pierre) marchand de fromage habitant et domicilié au dit Anduze, lequel s’était livré à donner des coups très forts à son épouse, sans motif légitime. Ce qui arrive assez fréquemment de la part du dit Sardinoux, d’après la déclaration qui nous a été faîte par plusieurs personnes respectables du quartier. L’ayant interpellé de nous dire les motifs qui l’ont porté à frapper sa femme si rudement, il nous a répondu qu’il l’avait frappée et qu’il la frapperait bien davantage. Voyant les mauvaises réponses que le dit Sardinoux fit à nos questions, avons de suite requis deux hommes pour aider à le conduire en prison. Mais sa femme et ses enfants s’étant présentés à nous pleurant à chaudes larmes, nous priant de relâcher leur père qui, s’il était mis en prison lorsqu’il en sortirait les tuerait tous. Sur la demande de ces derniers avons relâché le dit Sardinoux, nous réservant toutefois de dresser procès-verbal contre lui, pour avoir occasionné beaucoup de bruit et du tumulte troublant l’ordre et la tranquillité publique, et pour avoir de plus injurié le sieur Dupuis garde champêtre, agissant dans l’exercice de ses fonctions (…). »