Si dans les décennies et siècles à venir le problème de l'eau potable sera à n'en pas douter l'une des préoccupations majeures de l'humanité, cela fait bien longtemps qu'il suscite l'intérêt des grands centres urbains confrontés de façon récurrente à des difficultés d'approvisionnement de cet élément fondamental à toute société organisée.
A Nîmes la question s'était déjà posée sérieusement il y a deux mille ans pour être résolue grâce à un aqueduc de cinquante kilomètres allant capter l'eau claire des sources d'Eure, situées à proximité d'Uzès. Sa construction, essentiellement souterraine, trouva son apogée avec l'architecture aérienne du Pont du Gard, ouvrage extraordinaire témoin du génie des Romains. L'utilisation du long et sinueux canal fut abandonné au VI ème siècle, victime de détériorations dues aux différentes invasions de l'époque.
Même s'il y a eu certainement au cours du millénaire qui suivit des désirs de remettre en état de tout ou partie de l'aqueduc, c'est à partir du XVI ème siècle que nous en retrouvons la première trace écrite. Le XVIII ème et le début du XIX ème seront aussi propices à différents projets un peu plus sérieux mais toujours sans suites, leurs initiateurs étant finalement effrayés par deux considérations jugées prioritaires : le coût exorbitant de l'opération et l'opposition inévitable de la ville d'Uzès. Ce fut à partir de 1842 que Jules Teissier-Rolland décida d'étudier toutes ces recherches pour pouvoir lui-même concevoir un nouveau projet viable de remise en fonction d'un ouvrage antique abandonné depuis environ mille quatre cents ans ! Son plaisir devait être double : non seulement ce passionné d'histoire et de patrimoine sauverait par sa restauration une magnifique réalisation vouée à la ruine, mais de plus il faisait œuvre d'utilité publique en apportant à la ville de Nîmes l'eau nécessaire à son développement.
Sans entrer dans les nombreux détails environnementaux, techniques, hydrauliques, financiers et administratifs de son étude, il est intéressant de noter que son premier travail fut bien, au contraire des choix précédents de ses collègues, d'établir les mesures et le tracé précis du vieux canal sur toute sa longueur ; ce travail long et fastidieux étant rendu nécessaire pour déterminer au plus juste le budget des réparations envisagées, secteur le plus sensible du projet.
En 1846, participant à un concours organisé sur le sujet et le remportant, son projet fut adopté par le Conseil municipal de Nîmes. La gloire et la postérité de Jules semblaient acquises, mais c'était sans compter sur des événements nationaux qui vinrent tout remettre en question : la révolution de 1848…
A Nîmes la question s'était déjà posée sérieusement il y a deux mille ans pour être résolue grâce à un aqueduc de cinquante kilomètres allant capter l'eau claire des sources d'Eure, situées à proximité d'Uzès. Sa construction, essentiellement souterraine, trouva son apogée avec l'architecture aérienne du Pont du Gard, ouvrage extraordinaire témoin du génie des Romains. L'utilisation du long et sinueux canal fut abandonné au VI ème siècle, victime de détériorations dues aux différentes invasions de l'époque.
Même s'il y a eu certainement au cours du millénaire qui suivit des désirs de remettre en état de tout ou partie de l'aqueduc, c'est à partir du XVI ème siècle que nous en retrouvons la première trace écrite. Le XVIII ème et le début du XIX ème seront aussi propices à différents projets un peu plus sérieux mais toujours sans suites, leurs initiateurs étant finalement effrayés par deux considérations jugées prioritaires : le coût exorbitant de l'opération et l'opposition inévitable de la ville d'Uzès. Ce fut à partir de 1842 que Jules Teissier-Rolland décida d'étudier toutes ces recherches pour pouvoir lui-même concevoir un nouveau projet viable de remise en fonction d'un ouvrage antique abandonné depuis environ mille quatre cents ans ! Son plaisir devait être double : non seulement ce passionné d'histoire et de patrimoine sauverait par sa restauration une magnifique réalisation vouée à la ruine, mais de plus il faisait œuvre d'utilité publique en apportant à la ville de Nîmes l'eau nécessaire à son développement.
Sans entrer dans les nombreux détails environnementaux, techniques, hydrauliques, financiers et administratifs de son étude, il est intéressant de noter que son premier travail fut bien, au contraire des choix précédents de ses collègues, d'établir les mesures et le tracé précis du vieux canal sur toute sa longueur ; ce travail long et fastidieux étant rendu nécessaire pour déterminer au plus juste le budget des réparations envisagées, secteur le plus sensible du projet.
En 1846, participant à un concours organisé sur le sujet et le remportant, son projet fut adopté par le Conseil municipal de Nîmes. La gloire et la postérité de Jules semblaient acquises, mais c'était sans compter sur des événements nationaux qui vinrent tout remettre en question : la révolution de 1848…
A suivre