Un peu dans la suite du précédent billet, voici une petite aquarelle de 1885 représentant notre tour de l’Horloge accompagnée d’un poème en occitan. Elle me fut apportée il y a plusieurs mois par un particulier anduzien qui, apprenant les travaux concernant le monument, voulait nous faire profiter de cette image inédite. Malgré les reflets de son verre d’encadrement j’ai pu la photographier de façon acceptable avant de la lui restituer.
N’étant pas un spécialiste de la langue occitane j’ai demandé à notre ami Daniel Travier de jeter un coup d’œil au document. Voici sa réponse : « J’ignore qui est ce JB signataire de ce texte adressé à Adrien SEITTE pasteur originaire d’Anduze qu’on connait bien par ailleurs comme auteur des « Silhouettes et portraits huguenots ». Le texte lui-même ne casse pas 3 pattes à un canard ! Sa teneur occitane est assez pauvre tant il est francisé. Veuillez en trouver ci-joint une traduction assez littérale et non littéraire pour laquelle j’espère ne pas avoir fait trop de contre sens. Bien à vous »
Comme tu es vieille tour grise,
Encore droite comme un i,
Le soleil, la pluie et le vent du nord,
N’ont fait autre chose que te brunir.
Mais ton front se garnit de mousse
Et quand revient le gai printemps,
Entre tes pierres l’herbe pousse,
Puis, se balance au gré du vent.
Autrefois tu étais toute fière
De défendre les Anduziens ;
Quand il fallait en temps de guerre
Se tenir armé jusqu’aux dents.
Mais ici la foule indifférente,
Chaque jour passe devant toi ;
Et reste bien ignorante
D’un temps qui ne reviendra plus.
Et pourtant, malgré ta vieillesse,
Tes services ne sont pas achevés,
Tu ne veux pas connaître la paresse,
Ton horloge nous avertit.
Il est vrai que quelques fois elle s’oublie…
Sans doute lui contes-tu ton passé ?
On lui voit faire une course
Puis, il semble qu’elle est lassée…
Si ta voix comme une trompète,
Redisait tous les matins,
Ce qui se fait en cachette,
Ce qui bien bas, de mal se dit,
Il y en a plus d’une qui lève la tête,
Qui baisserait vite le front,
Et ne demanderait pas son reste,
Mais devant Dieu qui peut se cacher ?
Chaque fois donc qu’une heure sonne
Pensons à notre dernier jour,
Et si chacun ici s’applique,
Nous nous trouverons heureux toujours.
Si à priori ce texte n’est pas d’une grande qualité (n’est pas félibre qui veut !), il n’en demeure pas moins que l’ensemble du document – dont le dessin n’est pas maladroit – reste le témoignage simple et émouvant d’une personne très attachée à sa vieille tour…
Comme tu es vieille tour grise,
Encore droite comme un i,
Le soleil, la pluie et le vent du nord,
N’ont fait autre chose que te brunir.
Mais ton front se garnit de mousse
Et quand revient le gai printemps,
Entre tes pierres l’herbe pousse,
Puis, se balance au gré du vent.
Autrefois tu étais toute fière
De défendre les Anduziens ;
Quand il fallait en temps de guerre
Se tenir armé jusqu’aux dents.
Mais ici la foule indifférente,
Chaque jour passe devant toi ;
Et reste bien ignorante
D’un temps qui ne reviendra plus.
Et pourtant, malgré ta vieillesse,
Tes services ne sont pas achevés,
Tu ne veux pas connaître la paresse,
Ton horloge nous avertit.
Il est vrai que quelques fois elle s’oublie…
Sans doute lui contes-tu ton passé ?
On lui voit faire une course
Puis, il semble qu’elle est lassée…
Si ta voix comme une trompète,
Redisait tous les matins,
Ce qui se fait en cachette,
Ce qui bien bas, de mal se dit,
Il y en a plus d’une qui lève la tête,
Qui baisserait vite le front,
Et ne demanderait pas son reste,
Mais devant Dieu qui peut se cacher ?
Chaque fois donc qu’une heure sonne
Pensons à notre dernier jour,
Et si chacun ici s’applique,
Nous nous trouverons heureux toujours.
Si à priori ce texte n’est pas d’une grande qualité (n’est pas félibre qui veut !), il n’en demeure pas moins que l’ensemble du document – dont le dessin n’est pas maladroit – reste le témoignage simple et émouvant d’une personne très attachée à sa vieille tour…
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