Ce vingt neuf septembre 1806, cela faisait quatre jours que Napoléon 1er avait quitté vers quatre heures du matin le château de Saint-Cloud pour rejoindre sa Grande Armée stationnée en Allemagne. Une nouvelle guerre s’annonçait au galop avec cette fois, parmi les pays de la coalition contre lui, la puissante Prusse. Son roi, s’adressant à son allié Russe début septembre, se déclara être prêt à attaquer « le perturbateur du repos de l’univers ».
Mais après moins de quarante jours de batailles, d’odeurs de sang et de poudre à canon, de sabres au clair et de poursuites, les Prussiens subirent la plus grande défaite militaire de leur histoire avec la destruction totale de leur armée. L’heure du grand « perturbateur » n’était pas encore venue…
Mais après moins de quarante jours de batailles, d’odeurs de sang et de poudre à canon, de sabres au clair et de poursuites, les Prussiens subirent la plus grande défaite militaire de leur histoire avec la destruction totale de leur armée. L’heure du grand « perturbateur » n’était pas encore venue…
Ce jour là donc, le juge de paix d’Anduze et son canton apprit qu’un certain Simon Fontibus avait décidé lui aussi de faire sa guerre, sabre au clair, mais… à sa femme ! Eh oui, que voulez-vous, à chacun son ambition et son destin…
« Cejourd’hui vingt neuf septembre mille huit cent six a cinq heures de relevée devant nous Jean Coulomb aîné juge de paix officier de police judiciaire de la ville et canton d’anduse et dans notre cabinet au dit anduse assisté de Jacques Gache notre greffier.
« Est comparue Jeanne Almeras épouse du sieur Soujol tailleur d’habits, habitante de cette ville d’anduse, laquelle nous a requis de rédiger la plainte qu’elle vient nous rendre des faits ci après détaillés à quoi nous avons procédé d’après les déclarations de la dite Soujol qui a dit que samedi dernier le nommé Simon Fontibus, commis à l’octroi, habitant de cette dite ville vint dans sa maison environ les sept heures du soir sous prétexte d’acheter du tabac, pour voir si sa femme avec qui il est brouillé depuis quelque tems y était. On lui répondit qu’elle était couchée, sur cela il tint les propos les plus scandaleux les plus outrageans contre la dite femme. Et après avoir resté quelque tems il s’en fut, mais le jour d’hier, il vint encore pour acheter du tabac environ les huit heures du soir, fit encore du train au sujet de sa femme. Et cependant étant sorti, on crû que cela serait fini qu’il ne reviendrait, point du il revint demie heure après. Entra, et s’adressant au mari de la plaignante lui dit vous m’avez trahi. La plaignante et son mari le voyant comme furieux et armé d’un long sabre, s’effrayèrent et lui répondirent qu’il demanda à tout le monde s’ils l’avaient et même s’ils étaient capables de le faire. Alors le dit Fontibus sacrant menassant dit qu’il voulait avec son sabre couper les bras et les jambes à sa femme, que personne n’était dans le cas de l’en empêcher, qu’il se foutait de la justice, qu’il était maître et que si on lui fermait la porte il la briserait. Et après avoir dit une infinité d’injures il sortit à la rue et promena jusque a dix heures et demie au devant de la porte avec son sabre sous le bras. C’est pour cela que la plaignante est venue porter sa plainte, afin que si le dit Fontibus effectuait ses menaces il fut puni conformément aux loix. Sous lesquels faits elle affirme vrais et sincères et désigne pour témoins diceux les sieurs Alien père Seite dit Caporal et Michel Fraissinet cordonnier et du tout requiert acte. Requise de signer a dit ne pouvoir le faire a cause de sa vue. »
« Est comparue Jeanne Almeras épouse du sieur Soujol tailleur d’habits, habitante de cette ville d’anduse, laquelle nous a requis de rédiger la plainte qu’elle vient nous rendre des faits ci après détaillés à quoi nous avons procédé d’après les déclarations de la dite Soujol qui a dit que samedi dernier le nommé Simon Fontibus, commis à l’octroi, habitant de cette dite ville vint dans sa maison environ les sept heures du soir sous prétexte d’acheter du tabac, pour voir si sa femme avec qui il est brouillé depuis quelque tems y était. On lui répondit qu’elle était couchée, sur cela il tint les propos les plus scandaleux les plus outrageans contre la dite femme. Et après avoir resté quelque tems il s’en fut, mais le jour d’hier, il vint encore pour acheter du tabac environ les huit heures du soir, fit encore du train au sujet de sa femme. Et cependant étant sorti, on crû que cela serait fini qu’il ne reviendrait, point du il revint demie heure après. Entra, et s’adressant au mari de la plaignante lui dit vous m’avez trahi. La plaignante et son mari le voyant comme furieux et armé d’un long sabre, s’effrayèrent et lui répondirent qu’il demanda à tout le monde s’ils l’avaient et même s’ils étaient capables de le faire. Alors le dit Fontibus sacrant menassant dit qu’il voulait avec son sabre couper les bras et les jambes à sa femme, que personne n’était dans le cas de l’en empêcher, qu’il se foutait de la justice, qu’il était maître et que si on lui fermait la porte il la briserait. Et après avoir dit une infinité d’injures il sortit à la rue et promena jusque a dix heures et demie au devant de la porte avec son sabre sous le bras. C’est pour cela que la plaignante est venue porter sa plainte, afin que si le dit Fontibus effectuait ses menaces il fut puni conformément aux loix. Sous lesquels faits elle affirme vrais et sincères et désigne pour témoins diceux les sieurs Alien père Seite dit Caporal et Michel Fraissinet cordonnier et du tout requiert acte. Requise de signer a dit ne pouvoir le faire a cause de sa vue. »
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