Quelle bonne idée d’avoir réédité, par l’intermédiaire de "le bousquet-la barthe éditions", le petit livret introuvable de Louis Jourdan « Barre et sa seigneurie ». Ce texte agréable à lire, paru en 1901 dans les Mémoires du Club Cévenol, retrace de façon vivante à travers ses différents seigneurs l’histoire du village des origines à la Révolution. D’une soixantaine de pages il est aujourd’hui complété par des petites notes d’éclaircissement judicieuses de Jean-Paul Chabrol, historien et écrivain que l’on ne présente plus.
Situé à un peu plus de cinquante kilomètres au Nord Ouest de notre cité, en Cévennes lozériennes, Barre a eu son importance dans le maillage stratégique (surveillance et défense) des possessions de la puissante maison d’Anduze au Moyen-âge. Voici quelques lignes à ce propos de Louis Jourdan :
« (…) En 1052, dans un acte du 12 janvier, le testament d’Almérade, seigneur d’Anduze, la localité de Barre est mentionnée. Almérade donne à son fils Pierre tout ce qu’il possède à Anduze et ses appartenances, et, entre autres lieux, le château de Barre et tout ce qui en dépend (omne succidimentum ejus) et le château de Peyremale. Parmi les nobles témoins (boni homines) présents à cet acte, les premiers cités sont Fredol de Barre et son fils Galterius. Comme on le voit, Barre en ce temps-là dépendait d’Anduze, mais il avait ses seigneurs particuliers qui le tenaient en fief des seigneurs d’Anduze.
« La maison d’Anduze, si puissante par ses possessions et ses alliances, tenait sous sa haute seigneurie toutes nos Cévennes : Portes, Dèze, Saint-Germain-de-Calberte, Saint-Etienne, Moissac, Meyrueis, etc. J’ai sous les yeux copie de nombreux documents qui en font foi. Je ne rappelle ici les donations faites, par elle, de l’église St-Pierre-de-Meyrueis, à l’abbaye de Gellone, en 1042, que parce que Fredol de Barre y assiste comme témoin. Il figure encore, en 1049, dans la donation qu’Almérade et sa femme Enaurs firent de la moitié de leur domaine, sis dans la paroisse de St-Martin, à la même abbaye, dans l’espoir que, par l’intercession de Saint Guillaume, un fils leur naîtrait.
« (…) Pendant le XIIe siècle, les seigneurs de Barre suivent et assistent leurs nobles suzerains d’Anduze à la guerre et ailleurs ; et certes le devoir féodal n’était point une sinécure pour les fidèles de ces Bernard et de ces Bermond que nous trouvons mêlés à tous les différends, à toutes les querelles du Languedoc et de la Provence. Il ne se signait point un traité sans que leur paraphe figurât au bas de l’acte ; pas une bataille ne se donnait dans les diocèses de Nîmes, Maguelone, Agde, Béziers, Carcassonne, Narbonne et Toulouse, sans que leur cri de guerre y retentit. Grand honneur pour le seigneur de Barre, compagnon de tant d’aventures. Long souci pour la châtelaine songeant à l’époux absent et regardant, du haut de la montagne, l’étroit et abrupt sentier par où le sire doit revenir glorieux et éclopé. (…) »
Publiée à trois cents exemplaires depuis le printemps dernier, cette petite mais très intéressante édition risque de devenir bientôt elle aussi introuvable !…
Situé à un peu plus de cinquante kilomètres au Nord Ouest de notre cité, en Cévennes lozériennes, Barre a eu son importance dans le maillage stratégique (surveillance et défense) des possessions de la puissante maison d’Anduze au Moyen-âge. Voici quelques lignes à ce propos de Louis Jourdan :
« (…) En 1052, dans un acte du 12 janvier, le testament d’Almérade, seigneur d’Anduze, la localité de Barre est mentionnée. Almérade donne à son fils Pierre tout ce qu’il possède à Anduze et ses appartenances, et, entre autres lieux, le château de Barre et tout ce qui en dépend (omne succidimentum ejus) et le château de Peyremale. Parmi les nobles témoins (boni homines) présents à cet acte, les premiers cités sont Fredol de Barre et son fils Galterius. Comme on le voit, Barre en ce temps-là dépendait d’Anduze, mais il avait ses seigneurs particuliers qui le tenaient en fief des seigneurs d’Anduze.
« La maison d’Anduze, si puissante par ses possessions et ses alliances, tenait sous sa haute seigneurie toutes nos Cévennes : Portes, Dèze, Saint-Germain-de-Calberte, Saint-Etienne, Moissac, Meyrueis, etc. J’ai sous les yeux copie de nombreux documents qui en font foi. Je ne rappelle ici les donations faites, par elle, de l’église St-Pierre-de-Meyrueis, à l’abbaye de Gellone, en 1042, que parce que Fredol de Barre y assiste comme témoin. Il figure encore, en 1049, dans la donation qu’Almérade et sa femme Enaurs firent de la moitié de leur domaine, sis dans la paroisse de St-Martin, à la même abbaye, dans l’espoir que, par l’intercession de Saint Guillaume, un fils leur naîtrait.
« (…) Pendant le XIIe siècle, les seigneurs de Barre suivent et assistent leurs nobles suzerains d’Anduze à la guerre et ailleurs ; et certes le devoir féodal n’était point une sinécure pour les fidèles de ces Bernard et de ces Bermond que nous trouvons mêlés à tous les différends, à toutes les querelles du Languedoc et de la Provence. Il ne se signait point un traité sans que leur paraphe figurât au bas de l’acte ; pas une bataille ne se donnait dans les diocèses de Nîmes, Maguelone, Agde, Béziers, Carcassonne, Narbonne et Toulouse, sans que leur cri de guerre y retentit. Grand honneur pour le seigneur de Barre, compagnon de tant d’aventures. Long souci pour la châtelaine songeant à l’époux absent et regardant, du haut de la montagne, l’étroit et abrupt sentier par où le sire doit revenir glorieux et éclopé. (…) »
Publiée à trois cents exemplaires depuis le printemps dernier, cette petite mais très intéressante édition risque de devenir bientôt elle aussi introuvable !…
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