C’est peu de dire que les Anduziens aiment leur tour. Ils ont un profond attachement pour le monument, repère rassurant de leur environnement immédiat depuis des siècles.
D’autant plus qu’à partir du seizième (*) celui-ci est rendu quasiment « vivant » avec la présence d’une horloge qui rythme leur vie quotidienne ; le cœur battant d’une gardienne qui, même si elle a souvent été malmenée, a su conserver une belle allure.
Une vieille dame qui garde encore quelques secrets et donne du fil à retordre aux historiens et autres archéologues les plus chevronnés !
Comme par exemple son origine : depuis le docteur Paulet et son histoire de la ville d’Anduze – un manuscrit du dix-huitième siècle publié seulement pour la première fois en 1847 –, les différents chercheurs qui ont écrit sur notre cité font référence à son ouvrage pour la date de construction de la « tour ronde » : 1320. Le problème est qu’à ce jour personne n’a retrouvé la source documentaire de cette affirmation, si elle existe… D’ailleurs on ne peut retenir que l’hypothèse d’une confusion de dates lorsque l'auteur nous révèle le nom du maçon, Guillaume le Chandelier : il apparait effectivement dans un acte en latin concernant la tour, mais celui-ci date du 21 septembre 1373…
Il y a quelques années, lorsque le professeur Nicolas Fauchère, l’un de nos plus grands spécialistes en archéologie médiévale, vint à Anduze pour une étude sur nos anciennes fortifications, celui-ci m’écrivit sa conviction que la tour était bien antérieure à cette date :
D’autant plus qu’à partir du seizième (*) celui-ci est rendu quasiment « vivant » avec la présence d’une horloge qui rythme leur vie quotidienne ; le cœur battant d’une gardienne qui, même si elle a souvent été malmenée, a su conserver une belle allure.
Une vieille dame qui garde encore quelques secrets et donne du fil à retordre aux historiens et autres archéologues les plus chevronnés !
Comme par exemple son origine : depuis le docteur Paulet et son histoire de la ville d’Anduze – un manuscrit du dix-huitième siècle publié seulement pour la première fois en 1847 –, les différents chercheurs qui ont écrit sur notre cité font référence à son ouvrage pour la date de construction de la « tour ronde » : 1320. Le problème est qu’à ce jour personne n’a retrouvé la source documentaire de cette affirmation, si elle existe… D’ailleurs on ne peut retenir que l’hypothèse d’une confusion de dates lorsque l'auteur nous révèle le nom du maçon, Guillaume le Chandelier : il apparait effectivement dans un acte en latin concernant la tour, mais celui-ci date du 21 septembre 1373…
Il y a quelques années, lorsque le professeur Nicolas Fauchère, l’un de nos plus grands spécialistes en archéologie médiévale, vint à Anduze pour une étude sur nos anciennes fortifications, celui-ci m’écrivit sa conviction que la tour était bien antérieure à cette date :
« (…) En tout cas, une chose est sûre : la tour existait avant 1373, et, pour moi, la similitude avec les chantiers royaux de la sénéchaussée de Beaucaire, tels Sommières et Villeneuve-les-Avignon pour le bossage, la tour de Constance d’Aigues-Mortes pour la structure, est tellement frappante que je suis à peu près certain que le lancement du chantier correspond à la main-mise royale sous Saint-Louis, ou au renforcement du contrôle étatique sur les villes des Bernard-Bermond d’Anduze et Sauve sous Philippe le Bel. »
Un autre élément important, une autre énigme aussi, est que nous savons de façon irréfutable que la tour, une fois construite entièrement une première fois avec un sommet cerclé de mâchicoulis (1320 ?), fut rehaussée de deux bons mètres et toujours couronnée par ce dispositif défensif, courant au quatorzième siècle (1373 ? Pourquoi pas : c’est la Guerre de Cent Ans et l’insécurité règne partout avec notamment les Grandes Compagnies de Routiers qui sillonnent le pays et qu’il vaut mieux voir arriver de loin…).
Les traces architecturales de ces défenses sont visibles sur le mur de la tour, avec encore la présence de quelques corbeaux en pierre.
Mais le plus troublant est l’apparence du parement extérieur : la photographie jointe en noir et blanc du début du vingtième siècle montre bien toutes les différences du revêtement de la tour. A gauche, côté ville, en petit appareil nous avons la partie d’origine du quatorzième siècle, avec la seule archère qui reste et les traces des mâchicoulis successifs ; à droite c’est une pierre taillée plus grande qui domine, avec les différentes canonnières des premier et deuxième étages ; plus bas et jusqu’au sol c’est une pierre taillée encore plus grande…
Nous savons que l’intérieur de la tour a été remanié de façon drastique entre seizième et dix-septième siècle : l’extérieur en a-t-il subit les conséquences ? Une partie de la tour s’est-elle effondrée ? Au quatorze ou quinzième siècle, la tour aurait-elle subit une sape ou une attaque aux boulets de canon dont notre histoire n’aurait pas gardé la trace ?… Il serait aussi certainement très intéressant qu’un jour on s’intéresse à ses fondations.
Des questions sans réponses aujourd’hui et encore beaucoup de travail pour les chercheurs pendant des années : tant mieux ! Car ces mystères participent largement de l’attrait que dégage la tour pour tous les amateurs de patrimoine, qu'ils soient Anduziens ou simplement de passage dans notre cité…
(*) La ville d’Anduze possédait déjà une horloge avant le seizième siècle, document d’archive à l’appui ; mais jamais le lieu de son installation n'est précisé, pas plus à la tour Ronde qu'ailleurs, à ma connaissance bien sûr…
Un autre élément important, une autre énigme aussi, est que nous savons de façon irréfutable que la tour, une fois construite entièrement une première fois avec un sommet cerclé de mâchicoulis (1320 ?), fut rehaussée de deux bons mètres et toujours couronnée par ce dispositif défensif, courant au quatorzième siècle (1373 ? Pourquoi pas : c’est la Guerre de Cent Ans et l’insécurité règne partout avec notamment les Grandes Compagnies de Routiers qui sillonnent le pays et qu’il vaut mieux voir arriver de loin…).
Les traces architecturales de ces défenses sont visibles sur le mur de la tour, avec encore la présence de quelques corbeaux en pierre.
Mais le plus troublant est l’apparence du parement extérieur : la photographie jointe en noir et blanc du début du vingtième siècle montre bien toutes les différences du revêtement de la tour. A gauche, côté ville, en petit appareil nous avons la partie d’origine du quatorzième siècle, avec la seule archère qui reste et les traces des mâchicoulis successifs ; à droite c’est une pierre taillée plus grande qui domine, avec les différentes canonnières des premier et deuxième étages ; plus bas et jusqu’au sol c’est une pierre taillée encore plus grande…
Nous savons que l’intérieur de la tour a été remanié de façon drastique entre seizième et dix-septième siècle : l’extérieur en a-t-il subit les conséquences ? Une partie de la tour s’est-elle effondrée ? Au quatorze ou quinzième siècle, la tour aurait-elle subit une sape ou une attaque aux boulets de canon dont notre histoire n’aurait pas gardé la trace ?… Il serait aussi certainement très intéressant qu’un jour on s’intéresse à ses fondations.
Des questions sans réponses aujourd’hui et encore beaucoup de travail pour les chercheurs pendant des années : tant mieux ! Car ces mystères participent largement de l’attrait que dégage la tour pour tous les amateurs de patrimoine, qu'ils soient Anduziens ou simplement de passage dans notre cité…
(*) La ville d’Anduze possédait déjà une horloge avant le seizième siècle, document d’archive à l’appui ; mais jamais le lieu de son installation n'est précisé, pas plus à la tour Ronde qu'ailleurs, à ma connaissance bien sûr…
2 commentaires:
les mystères de la tour n'ont pas fini de nous faire cogiter ! merci pour ces informations précieuses
Je viens de temps en temps visiter votre blog et c'est toujours un plaisir de le partager . On remonte le temps d'Anduze du temps de nos anciens . bravo pour tous vos travaux .
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