A la mort de Géraud, en 1120, le poste suprême resta occupé quelques temps de façon transitoire par des frères successifs jusqu’à la nomination de Raimond du Puy vers 1123. Celui-ci est surtout connu pour avoir fait évoluer les statuts de l’ordre et permettre ainsi aux Hospitaliers de défendre aussi par les armes les pèlerins et les lieux saints.
En 1121 c’est Hugues, abbé de Saint-Gilles, qui décède après avoir lancé quelques années plus tôt les bases de la nouvelle et immense église abbatiale, destinée à recevoir les pèlerins de plus en plus nombreux. Sa construction, souvent interrompue pour des raisons politiques ou financières, va durer des années pour finalement n’être jamais complètement terminée.
Son sacerdoce fut aussi marqué par le grave conflit qu’il vécut avec le comte de Toulouse Alphonse Jourdain, celui-ci voulant récupérer certains domaines, droits et taxes qui furent donnés par son père Raimond IV à l’abbaye avant son départ sans retour pour la première croisade. N’ayant de compte à rendre qu’au pape, Il se battra aussi pour que le monastère garde son indépendance – et donc une certaine puissance – et ne passe pas sous la domination de l’abbaye de Cluny et de son puissant abbé qui en faisait la demande insistante.
C’est certainement la conjonction de tous ces événements qui favorisèrent la nomination par le pape Callixte II de Pierre d’Anduze à la haute et prestigieuse fonction d’abbé de Saint-Gilles.
En 1132 le pape Innocent II arbitra le différent entre l’abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, et celui de Saint-Gilles, Pierre d’Anduze, en autorisant simplement un droit de regard du premier sur l’abbaye, le second gardant toute son autorité sur le gouvernement de celle-ci. Il fut souvent demandé à Pierre de participer aux règlements de contentieux entre abbés ou seigneurs. L’ancien Hospitalier qu’il était entretint aussi de bonnes relations avec l’ordre des Templiers quand celui-ci vint s’installer à Saint-Gilles.
1150 verra l’accession de notre abbé à la fonction d’archevêque de Narbonne. Ermengarde, vicomtesse de cette ville, contribua certainement à cette élection : ayant épousé Bernard III d’Anduze en 1145 – des secondes noces pour tous les deux –, Pierre faisait partie de la famille ! Cette femme de caractère, dont les circonstances ont fait d’elle l’héritière d’une seigneurie qui ne lui était pas destinée à l’origine, n’eut jamais d’enfant mais a toujours défendu ses terres avec ardeur, n’hésitant pas à conduire elle-même ses chevaliers à la bataille.
Une belle fin de « carrière » pour Pierre, ce cadet de la Maison d’Anduze. Il ne profita pas très longtemps de son siège épiscopal : il décéda six ans plus tard…
N.B. – Comme beaucoup de personnages du Moyen-âge, par manque de documents la vie de Pierre d’Anduze est parsemée de zones d’ombre au milieu de faits avérés, notamment pour l’identité de ses parents où les historiens sont souvent en désaccord entre eux ; même ceux de l’ « Histoire de Languedoc » ne sont pas très clairs… Dans les deux billets lui étant consacrés j’ai donc fait un « choix de parents » (Voir la partie 1) en fonction de la chronologie des dates et des événements qui me paraissait la plus logique, mais cela ne reste qu'une hypothèse.
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