Epilogue
Il restait à Pierre-Bermond à assurer l’avenir des cinq enfants encore très jeunes qu’il avait avec Josserande de Poitiers.
Marie épousera Arnaud-Othon, vicomte de Lomagne et d’Auvillar (en Agenais).
Philippa épousera Amalric, vicomte de Narbonne ; Narbonne, par diverses interventions avait été épargnée dans la guerre des Albigeois.
De Béraud, le plus jeune fils, on parle peu, il aurait eu des terres dans le Toulousain.
Roger, héritier en 1246 de sa grand-mère maternelle Philippa comtesse d’Angoulême, devint seigneur de La Voulte et de quelques châteaux en Vivarais. On lui connaît une longue descendance qui portera toujours le nom d’Anduze.
Enfin l’aîné Guillaume fut destiné à la succession sur la baronnie d’Hierle et par mariage sera baron d’Olargues (au Nord de Saint-Chinian).
Par contre, sont encore à la tête de leurs seigneuries les deux frères de Pierre-Bermond qui, vingt ans plus tôt, reçurent chacun leur apanage du grand-père Bernard VII ; s’étant sans doute tenus tranquille durant ces périodes troubles, ils ne sont pas compromis : Raimond est seigneur de Florac et dispose d’un quart des revenus d’Anduze. Bermond, malgré l’éviction de son frère aîné, reste co-seigneur de Sommières.
Or en Août 1248, le roi Louis IX, partant pour sa première croisade en terre Sainte, vient s’embarquer au port d’Aigues-Mortes. Il entend développer le port, la ville, et assurer ses arrières pour l’avenir.
Alors, en attendant le départ, « il fit un échange avec Bermond de Sommières, daté du même mois. Par cet échange, Bermond céda au roi la ville de Sommières, avec la tour du château qu’il avait autrefois remise pour un temps à son sénéchal de Beaucaire, Peregrin Latinier, le château de Calberte avec toutes ses appartenances et les domaines qu’il possédait dans la vallée de ce nom. Le roi lui donna en échange le château du Cailar et toutes ses dépendances ».
Et puis, dans la foulée, Louis IX fit avec l’Abbaye voisine de Psalmodi, l’échange de terres sous les murs de Sommières en contrepartie du territoire où se trouve Aigues-mortes.
Le pouvoir royal possède désormais son propre port sur la Méditerranée, protégé de l’intérieur par sa place forte de Sommières... en attendant les fameux remparts. De plus, avant de lever l’ancre, le roi chargea son sénéchal de faire démanteler quelques forteresses privées, quitte à dédommager leur estimable propriétaire.
Les frères de Pierre-Bermond et leurs descendants vont se maintenir longtemps sur leurs terres puisque un demi-siècle plus tard, en 1303, une assemblée des nobles de la sénéchaussée se tenant à Montpellier, on verra y participer « Roger d’Anduze, seigneur de Florac » et « Pons-Bermond, seigneur du Cailar ».
Mais on y verra aussi «Raimond Pelet, seigneur d’Alais»; sa maison y est donc toujours présente car, on s’en souvient, ses ancêtres, bien qu’apparenté à Anduze, s’étaient désolidarisés du comte de Toulouse.
En 1249 , Raimond VII meurt à Millau, sans avoir eu de fils. Dès lors, comme prévu au traité de 1229, sa fille Jeanne et Alphonse son mari, frère du roi, héritent du comté de Toulouse. Et puis en 1254, c’est au tour de l’irréductible Pierre-Bermond VII de décéder à 51 ans à Narbonne où il s’était retiré chez sa fille Philippa. Son fils Guillaume, seigneur d’Olargues par mariage, devient donc seigneur d’Hierle, terre qu’il revendra trente ans plus tard. Sa lignée s’arrêtera avec son fils Bernard.
Cette même année 1254, Louis IX revenant enfin de sa difficile croisade, eut connaissance des excès de zèle de ses sénéchaux et viguiers ; épris de justice, il donna donc des instructions pour que soient restitués ou indemnisés « les biens injustement unis au domaine royal ». C’est ainsi, par exemple, que le château de Durfort fut rendu en 1255 à Jean et Bernard de Sauve, et à Gaucelm de Durfort.
Par contre, les efforts de Guillaume pour récupérer la baronnie de Sauve restèrent vains. D’ailleurs, sans doute pour ôter à sa famille tout espoir de retour dans les murs ancestraux, le roi avait ordonné que le château d’Anduze soit complètement rasé, ce qui fut fait en 1256.
Il ne reste de ce « château vieux » que des pans de murs et les salles basses du donjon initial, par la suite transformées en prisons…
Pierre Gaussent
Il restait à Pierre-Bermond à assurer l’avenir des cinq enfants encore très jeunes qu’il avait avec Josserande de Poitiers.
Marie épousera Arnaud-Othon, vicomte de Lomagne et d’Auvillar (en Agenais).
Philippa épousera Amalric, vicomte de Narbonne ; Narbonne, par diverses interventions avait été épargnée dans la guerre des Albigeois.
De Béraud, le plus jeune fils, on parle peu, il aurait eu des terres dans le Toulousain.
Roger, héritier en 1246 de sa grand-mère maternelle Philippa comtesse d’Angoulême, devint seigneur de La Voulte et de quelques châteaux en Vivarais. On lui connaît une longue descendance qui portera toujours le nom d’Anduze.
Enfin l’aîné Guillaume fut destiné à la succession sur la baronnie d’Hierle et par mariage sera baron d’Olargues (au Nord de Saint-Chinian).
Par contre, sont encore à la tête de leurs seigneuries les deux frères de Pierre-Bermond qui, vingt ans plus tôt, reçurent chacun leur apanage du grand-père Bernard VII ; s’étant sans doute tenus tranquille durant ces périodes troubles, ils ne sont pas compromis : Raimond est seigneur de Florac et dispose d’un quart des revenus d’Anduze. Bermond, malgré l’éviction de son frère aîné, reste co-seigneur de Sommières.
Or en Août 1248, le roi Louis IX, partant pour sa première croisade en terre Sainte, vient s’embarquer au port d’Aigues-Mortes. Il entend développer le port, la ville, et assurer ses arrières pour l’avenir.
Alors, en attendant le départ, « il fit un échange avec Bermond de Sommières, daté du même mois. Par cet échange, Bermond céda au roi la ville de Sommières, avec la tour du château qu’il avait autrefois remise pour un temps à son sénéchal de Beaucaire, Peregrin Latinier, le château de Calberte avec toutes ses appartenances et les domaines qu’il possédait dans la vallée de ce nom. Le roi lui donna en échange le château du Cailar et toutes ses dépendances ».
Et puis, dans la foulée, Louis IX fit avec l’Abbaye voisine de Psalmodi, l’échange de terres sous les murs de Sommières en contrepartie du territoire où se trouve Aigues-mortes.
Le pouvoir royal possède désormais son propre port sur la Méditerranée, protégé de l’intérieur par sa place forte de Sommières... en attendant les fameux remparts. De plus, avant de lever l’ancre, le roi chargea son sénéchal de faire démanteler quelques forteresses privées, quitte à dédommager leur estimable propriétaire.
Les frères de Pierre-Bermond et leurs descendants vont se maintenir longtemps sur leurs terres puisque un demi-siècle plus tard, en 1303, une assemblée des nobles de la sénéchaussée se tenant à Montpellier, on verra y participer « Roger d’Anduze, seigneur de Florac » et « Pons-Bermond, seigneur du Cailar ».
Mais on y verra aussi «Raimond Pelet, seigneur d’Alais»; sa maison y est donc toujours présente car, on s’en souvient, ses ancêtres, bien qu’apparenté à Anduze, s’étaient désolidarisés du comte de Toulouse.
En 1249 , Raimond VII meurt à Millau, sans avoir eu de fils. Dès lors, comme prévu au traité de 1229, sa fille Jeanne et Alphonse son mari, frère du roi, héritent du comté de Toulouse. Et puis en 1254, c’est au tour de l’irréductible Pierre-Bermond VII de décéder à 51 ans à Narbonne où il s’était retiré chez sa fille Philippa. Son fils Guillaume, seigneur d’Olargues par mariage, devient donc seigneur d’Hierle, terre qu’il revendra trente ans plus tard. Sa lignée s’arrêtera avec son fils Bernard.
Cette même année 1254, Louis IX revenant enfin de sa difficile croisade, eut connaissance des excès de zèle de ses sénéchaux et viguiers ; épris de justice, il donna donc des instructions pour que soient restitués ou indemnisés « les biens injustement unis au domaine royal ». C’est ainsi, par exemple, que le château de Durfort fut rendu en 1255 à Jean et Bernard de Sauve, et à Gaucelm de Durfort.
Par contre, les efforts de Guillaume pour récupérer la baronnie de Sauve restèrent vains. D’ailleurs, sans doute pour ôter à sa famille tout espoir de retour dans les murs ancestraux, le roi avait ordonné que le château d’Anduze soit complètement rasé, ce qui fut fait en 1256.
Il ne reste de ce « château vieux » que des pans de murs et les salles basses du donjon initial, par la suite transformées en prisons…
Pierre Gaussent
Ce texte sur les seigneurs d'Anduze est tiré d'un ouvrage édité à compte d'auteur pour ses enfants et petits enfants car le sujet principal est l'étude de l'origine du patronyme familial. Pierre Gaussent (1924 - 2012) se disait surtout curieux d'Histoire. Ingénieur des Industries Agricoles (ENSIA) il fut un des plus grands spécialistes des techniques de distillation. Natif de Nîmes, il était issu d'une famille connue à Calvisson depuis au moins quatre siècles.
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