« Cejourd’hui », avec une plainte datée du trente mars 1817, nous faisons connaissance avec le tenancier de l’auberge du Luxembourg, un certain Jacques Chivalet. Aucune adresse n’est spécifiée mais on peut raisonnablement penser que l’établissement se trouvait à l’emplacement de l’hôtel du même nom et ouvert jusqu’à notre époque contemporaine.
J’avais évoqué celui-ci dans un billet (1 - septembre 2010) consacré entre autres à Louis Armstrong, venu à Anduze en convalescence pendant une quinzaine de jours après s’être éclaté une lèvre lors d’un concert à l’Imperator de Nîmes.
L'hôtel possédait deux entrées distinctes, l’une rue du Luxembourg, l’autre sur le Plan de Brie au niveau du « bureau de voitures » (encore visible à côté de l’actuel café du Centre) où l’on achetait dans le passé ses billets pour les voyages en diligence.
Le regretté Pierre-Albert Clément s’était intéressé aux hostelleries, auberges et gargotes d’Anduze aux XVII et XVIII ème siècles avec notamment un article dans Le Lien des Chercheurs Cévenols (N°158 de 2009) où il émettait un avis assez controversé quant à l’appellation Luxembourg : « (…) Dans la liste de l’équivalent de 1693 ne figure pas un cinquième établissement qui est le seul à avoir conservé sa fonction d’accueil puisqu’en 2009 il est encore un hôtel-café-restaurant très fréquenté. il s’agit de l’hôtel du Luxembourg cité par une enquête de 1750. Son propriétaire s’appelle alors Antoine Brousse et il est qualifié d’hoste. L’immeuble est donné pour 16 cannes (64 m2) plus une cour de quelques dextres où Brousse cultive « des fleurs et des choux pour son usage ». Il est situé au carrefour de la place dite aujourd’hui Plan de Brie et du « Chemin Royal » arrivant de Nîmes. Comme pour le Lion d’Or, l’appellation relève du pur calembour, le Luxe en bourg, un slogan on ne peut plus porteur. »
Parallèlement au transport des voyageurs il existait aussi celui des marchandises et l’auberge d'alors devait accueillir les conducteurs des différents attelages, les « rouliers », faisant étape dans la cité.
Encore une fois ces procès-verbaux, témoignages brutaux quelques fois, ont l’avantage avec le recul du temps de nous fournir un grand nombre d’informations précieuses car authentiques sur l'ancienne vie locale…
« Est comparu sieur Jacques Chivalet, tenant l’auberge du luxembourg de cette ville d’anduze y habitant, lequel nous a requis de rédiger la plainte qu’il vient nous rendre des faits cy après détaillés à quoi nous avons procédé d’après les déclarations du dit Chivalet. Qui nous a dit, qu’il n’y a qu’un moment les sieurs Jacques Bourguet père et Philipe Bourguet fils, maçons, habitans de cette ditte ville, sont venus lui demander qu’il leur fit un voyage de pierres avec la charrette, ainsi qu’ils avaient convenu, à raison de quelques réparations que les dits Bourguet lui avaient fait à sa remise. Le plaignant leur a répondu, je ne puis faire ce voyage ni demain ni après demain. A quoi les dits Bourguet ont riposté, si vous ne pouvés pas le faire payés nous le. Chivalet a acquiescé et leur a demandé combien ils voulaient, deux francs ont répondu les dits Bourguet ; je vous les donnerai a dit Chivalet, venés chez moi les chercher ; ils sont entrés dans la dite remise. Si tot y être le dit philipe Bourguet lui a sauté dessus, lui disant que cela ne lui convenait pas, de refuser le payement de ce voyage ; ensuite le dit Bourguet père le pris aux cheveux, mais du tems qu’il se défendait Bourguet fils le pris par les parties, et l’aurait sans doute tué ou estropié sans les personnes qui sont venues au secours de Chivalet. Tous lesquels faits ce dernier affirme vrais et sincères désigne pour témoins diceux les sieurs Bernard, Rolland, rouliers, demeurant à florac (Lozère) Jean Uset aussi roulier, demeurant au mas-Zieu, commune de Saint Chely (Cantal) Fayet dit quenette portefaix, Elie Teissonnière, charon, et Jean Pougy, travailleur de terre, habitans de cette ditte commune ; de tout quoi il nous demande acte, se déclare partie civile et n’a su signer de ce requis. »
J’avais évoqué celui-ci dans un billet (1 - septembre 2010) consacré entre autres à Louis Armstrong, venu à Anduze en convalescence pendant une quinzaine de jours après s’être éclaté une lèvre lors d’un concert à l’Imperator de Nîmes.
L'hôtel possédait deux entrées distinctes, l’une rue du Luxembourg, l’autre sur le Plan de Brie au niveau du « bureau de voitures » (encore visible à côté de l’actuel café du Centre) où l’on achetait dans le passé ses billets pour les voyages en diligence.
Le regretté Pierre-Albert Clément s’était intéressé aux hostelleries, auberges et gargotes d’Anduze aux XVII et XVIII ème siècles avec notamment un article dans Le Lien des Chercheurs Cévenols (N°158 de 2009) où il émettait un avis assez controversé quant à l’appellation Luxembourg : « (…) Dans la liste de l’équivalent de 1693 ne figure pas un cinquième établissement qui est le seul à avoir conservé sa fonction d’accueil puisqu’en 2009 il est encore un hôtel-café-restaurant très fréquenté. il s’agit de l’hôtel du Luxembourg cité par une enquête de 1750. Son propriétaire s’appelle alors Antoine Brousse et il est qualifié d’hoste. L’immeuble est donné pour 16 cannes (64 m2) plus une cour de quelques dextres où Brousse cultive « des fleurs et des choux pour son usage ». Il est situé au carrefour de la place dite aujourd’hui Plan de Brie et du « Chemin Royal » arrivant de Nîmes. Comme pour le Lion d’Or, l’appellation relève du pur calembour, le Luxe en bourg, un slogan on ne peut plus porteur. »
Parallèlement au transport des voyageurs il existait aussi celui des marchandises et l’auberge d'alors devait accueillir les conducteurs des différents attelages, les « rouliers », faisant étape dans la cité.
Encore une fois ces procès-verbaux, témoignages brutaux quelques fois, ont l’avantage avec le recul du temps de nous fournir un grand nombre d’informations précieuses car authentiques sur l'ancienne vie locale…
« Est comparu sieur Jacques Chivalet, tenant l’auberge du luxembourg de cette ville d’anduze y habitant, lequel nous a requis de rédiger la plainte qu’il vient nous rendre des faits cy après détaillés à quoi nous avons procédé d’après les déclarations du dit Chivalet. Qui nous a dit, qu’il n’y a qu’un moment les sieurs Jacques Bourguet père et Philipe Bourguet fils, maçons, habitans de cette ditte ville, sont venus lui demander qu’il leur fit un voyage de pierres avec la charrette, ainsi qu’ils avaient convenu, à raison de quelques réparations que les dits Bourguet lui avaient fait à sa remise. Le plaignant leur a répondu, je ne puis faire ce voyage ni demain ni après demain. A quoi les dits Bourguet ont riposté, si vous ne pouvés pas le faire payés nous le. Chivalet a acquiescé et leur a demandé combien ils voulaient, deux francs ont répondu les dits Bourguet ; je vous les donnerai a dit Chivalet, venés chez moi les chercher ; ils sont entrés dans la dite remise. Si tot y être le dit philipe Bourguet lui a sauté dessus, lui disant que cela ne lui convenait pas, de refuser le payement de ce voyage ; ensuite le dit Bourguet père le pris aux cheveux, mais du tems qu’il se défendait Bourguet fils le pris par les parties, et l’aurait sans doute tué ou estropié sans les personnes qui sont venues au secours de Chivalet. Tous lesquels faits ce dernier affirme vrais et sincères désigne pour témoins diceux les sieurs Bernard, Rolland, rouliers, demeurant à florac (Lozère) Jean Uset aussi roulier, demeurant au mas-Zieu, commune de Saint Chely (Cantal) Fayet dit quenette portefaix, Elie Teissonnière, charon, et Jean Pougy, travailleur de terre, habitans de cette ditte commune ; de tout quoi il nous demande acte, se déclare partie civile et n’a su signer de ce requis. »
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