Une petite pause tout en légèreté, avant de continuer d'aborder des sujets plus consistant concernant notre histoire locale, avec cette anecdote amusante de la vie quotidienne à Anduze au milieu du dix neuvième siècle. Elle est écrite sous la forme d’un procès-verbal dressé par les deux gardes champêtres anduziens de l’époque ; ceux-ci faisaient d'ailleurs aussi office d’agents de police municipaux aux ordres du fameux commissaire Chibert. Un personnage que nous avons déjà évoqué à travers plusieurs billets et que nous retrouverons bientôt…
« L’an mil huit cent cinquante deux le huit septembre à huit heures du matin.
Nous soussignés Eugène Driole et Escursan Bonny, gardes champêtres de la commune d’Anduze. Demeurant à Anduze, duement assermentés et revêtus du signe caractéristique de nos fonctions, faisant la ronde ordinaire pour la conservation des propriétés confiées à notre garde, en passant au quartier de Tavillon de la commune d’Anduze avons rencontré pleurant la nommée Suzette Laurent fille de Paul Laurent, cultivateur à la Tourette commune d’Anduze, âgée de cinq ans environ. Nous lui avons demandé pourquoi elle pleurait, sur ce elle nous a répondu qu’elle avait perdu les cochons qu’elle gardait ; aussitôt nous avons appelé le dit Paul Laurent son père et avec lui nous sommes mis à la recherche des dits cochons que nous avons trouvés au nombre de six, dans une vigne chargée de fruits sise au dit lieu de la Tourette, appartenant à maître Perot notaire à Anduze ; nous avons de suite fait sortir ces animaux de la vigne et les avons conduits chez le dit Laurent. Après quoi revenus à la vigne nous avons reconnu que les raisins de deux souches seulement avaient été mangés. Sur ce nous avons déclaré procès-verbal de la contravention au dit Laurent et à sa fille. Celui-ci nous a dit pour excuse que les cochons lui avaient échappé, mais le nommé Scipion Benoit domestique du dit maître Perot, arrivé au même moment nous a dit que c’était pour la troisième fois que pareil fait se reproduisait.
Et de ce qui précède nous avons fait rédiger le présent que nous avons signé. A Anduze les jours, mois et au susdits. » Eugène Driole, E. Bony
Nous soussignés Eugène Driole et Escursan Bonny, gardes champêtres de la commune d’Anduze. Demeurant à Anduze, duement assermentés et revêtus du signe caractéristique de nos fonctions, faisant la ronde ordinaire pour la conservation des propriétés confiées à notre garde, en passant au quartier de Tavillon de la commune d’Anduze avons rencontré pleurant la nommée Suzette Laurent fille de Paul Laurent, cultivateur à la Tourette commune d’Anduze, âgée de cinq ans environ. Nous lui avons demandé pourquoi elle pleurait, sur ce elle nous a répondu qu’elle avait perdu les cochons qu’elle gardait ; aussitôt nous avons appelé le dit Paul Laurent son père et avec lui nous sommes mis à la recherche des dits cochons que nous avons trouvés au nombre de six, dans une vigne chargée de fruits sise au dit lieu de la Tourette, appartenant à maître Perot notaire à Anduze ; nous avons de suite fait sortir ces animaux de la vigne et les avons conduits chez le dit Laurent. Après quoi revenus à la vigne nous avons reconnu que les raisins de deux souches seulement avaient été mangés. Sur ce nous avons déclaré procès-verbal de la contravention au dit Laurent et à sa fille. Celui-ci nous a dit pour excuse que les cochons lui avaient échappé, mais le nommé Scipion Benoit domestique du dit maître Perot, arrivé au même moment nous a dit que c’était pour la troisième fois que pareil fait se reproduisait.
Et de ce qui précède nous avons fait rédiger le présent que nous avons signé. A Anduze les jours, mois et au susdits. » Eugène Driole, E. Bony