C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

27 octobre 2018

Les cochons chapardeurs de la petite Suzette…

Une petite pause tout en légèreté, avant de continuer d'aborder des sujets plus consistant concernant notre histoire locale, avec cette anecdote amusante de la vie quotidienne à Anduze au milieu du dix neuvième siècle. Elle est écrite sous la forme d’un procès-verbal dressé par les deux gardes champêtres anduziens de l’époque ; ceux-ci faisaient d'ailleurs aussi office d’agents de police municipaux aux ordres du fameux commissaire Chibert. Un personnage que nous avons déjà évoqué à travers plusieurs billets et que nous retrouverons bientôt…
 
« L’an mil huit cent cinquante deux le huit septembre à huit heures du matin.
Nous soussignés Eugène Driole et Escursan Bonny, gardes champêtres de la commune d’Anduze. Demeurant à Anduze, duement assermentés et revêtus du signe caractéristique de nos fonctions, faisant la ronde ordinaire pour la conservation des propriétés confiées à notre garde, en passant au quartier de Tavillon de la commune d’Anduze avons rencontré pleurant la nommée Suzette Laurent fille de Paul Laurent, cultivateur à la Tourette commune d’Anduze, âgée de cinq ans environ. Nous lui avons demandé pourquoi elle pleurait, sur ce elle nous a répondu qu’elle avait perdu les cochons qu’elle gardait ; aussitôt nous avons appelé le dit Paul Laurent son père et avec lui nous sommes mis à la recherche des dits cochons que nous avons trouvés au nombre de six, dans une vigne chargée de fruits sise au dit lieu de la Tourette, appartenant à maître Perot notaire à Anduze ; nous avons de suite fait sortir ces animaux de la vigne et les avons conduits chez le dit Laurent. Après quoi revenus à la vigne nous avons reconnu que les raisins de deux souches seulement avaient été mangés. Sur ce nous avons déclaré procès-verbal de la contravention au dit Laurent et à sa fille. Celui-ci nous a dit pour excuse que les cochons lui avaient échappé, mais le nommé Scipion Benoit domestique du dit maître Perot, arrivé au même moment nous a dit que c’était pour la troisième fois que pareil fait se reproduisait.
Et de ce qui précède nous avons fait rédiger le présent que nous avons signé. A Anduze les jours, mois et au susdits. » Eugène Driole, E. Bony

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