C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

5 octobre 2018

Rendez-vous au Plan de Brie, pour boire l’anisette…

Cette fois c’est au tour du « clan » des fabricants de bas d’être mêlé à une bagarre, assez violente selon ce procès-verbal, à l’instar d’autres corporations déjà citées dans de précédents billets. C’est à croire qu’à Anduze la « castagne », même pour des motifs futiles, était à cette époque devenu un véritable moyen d’expression !…
 

« Cejourd’hui neuf juin mil huit cent six, à neuf heures du matin, devant nous Jean Coulomb aîné juge de paix officier de police judiciaire de la ville et canton d’Anduze, et dans notre cabinet au dit anduse assisté de Jacques Gache notre greffier.
Est comparu le sieur César Corbier fabriquant de bas habitant de cette ville d’anduse, lequel nous a requis de rédiger la plainte qu’il vient nous rendre des faits cy après détaillés, à quoi nous avons procédé d’après les déclarations du dit Corbier, qui a dit que le jour d’hier environ les dix heures du soir, il fut avec plusieurs de ses amis chez le nommé Barafort au plan de Brie pour boire l’anisette, il y trouva plusieurs personnes. Entr’autres le nommé Antoine Boisset fils, de cette ville, qui du moment qu’il l’apperçut lui marcha sur les pieds. Le plaignant lui demanda pour qu’elle raison il lui faisait cela, le dit Boisset lui répondit qu’il lui plaisait de le faire, le pinça fortement aux cuisses, ce qui obligea le plaignant de s’en aller et comme il y avait une marche de huit à dix degrés à descendre le dit Boisset le poussa vivement pour le jeter en bas ; mais n’ayant pu réussir il fut après lui et lorsqu’il fut au bas des degrés, prit le plaignant aux cheveux, lui en arracha une grande partie. Alors le dit Corbier se voyant provoqué continuellement par son adversaire le prit, le jeta parterre, mais le nommé Jacques Sauc charron de cette ville, oncle du dit Boisset, qui se trouvait là voyant que son neveu était terrassé, prit le dit Corbier et le mis dessous ; alors le dit Boisset donna des coups de poingts sur la figure du comparaissant, l’égratigna d’une force terrible, le mit tout en sang et sans les personnes qui étaient présentes il l’aurait sans doute laissé sur la place ; observant encore qu’après cette scène il s’en allait coucher, et lorsqu’il fut sur la plate forme du pont le dit Boisset l’y vint attendre avec des pierres, l’insulta et l’injuria mais comme le plaignant était accompagné par plusieurs de ses amis il n’osa rien entreprendre. Tous lesquels faits il affirme vrais et sincères et désigne pour témoins d’iceux, César Bernard fils fabriquant de bas, Bernard aîné fils du propriétaire foncier, Pierre Coulomb fils tanneur, Louis Verdeille maçon fils à Verdeille aîné, et Louis Gonet fabriquant de bas, tous habitans d’anduze et du tout requiert acte et à signé. »

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