Nous retrouvons nos juge de paix et greffier préférés du Premier Empire avec cette plainte et un lieu d’Anduze qui a beaucoup changé depuis ! En effet, si aujourd’hui il nous reste un petit tronçon de la rue de la Monnaie qui commence place de la République pour rejoindre rapidement la place du 8 mai 1945, à l’origine la voie étroite descendait jusqu’à la rue Sainte-Marie. C’est le déblaiement des ruines des vieux immeubles la bordant qui avait formé au vingtième siècle l’espace inesthétique que nous connaissions. Récemment des travaux de rénovation et d’aménagement ont enfin permis d’améliorer sensiblement les lieux et d’offrir à la vue une place agréable, ceci pour le bénéfice de tout un quartier.
Mais revenons à cette plainte recopiée telle quelle et dont je vous propose la lecture. Jacques Gache, le greffier, nous avait habitué à un meilleur français ! Les fautes viennent accentuer le caractère pitoyable de cette petite histoire familiale…
Par contre, exactement à cette date, une grande histoire familiale fait un sans faute avec la victoire d’Amstetten en Autriche, due à l’exceptionnelle cavalerie du maréchal Murat, beau-frère indispensable mais si encombrant de l’Empereur…
« Cejourd’hui quatorze brumaire de l’an quatorze (5 novembre 1805) à quatre heures de relevé devant nous Jean Coulomb aîné Juge de paix de la ville et canton d’anduze, et dans notre cabinet assisté de Jacques Gache notre greffier.
« Est comparu sieur Jean Cabanes cordonnier habitant de cette ville d’anduze, lequel nous a requis de rédiger la plainte qu’il vient nous rendre des faits ci après détaillés, à quoi nous avons procédé d’après les déclarations du dit Cabanes qui nous a dit que le jour d’hier, environ les sept heures du soir, il vit entrer dans sa chambre qu’il occupe sur le derrière de la maison de monsieur David Chabrand, rue de la monnaie, les nommés Raynal menuisier et son épouse, du dit anduze lesquels d’un air colère, entrèrent chez lui et lui dirent qu’il maltraitoit leur fille (observant que le plaignant est leur gendre) et dans le temps qu’ils disputait leurs raisons avec la dite Raynal sa belle mère, le dit Raynal qui tenait la main à son épouse, firent si bien leur jeu qu’ils enlevèrent à linsu ou par force de la chambre du dit Cabanes, le matelat de son lit, ainsi que la couverte de laine, l’oreiller ou traversier (traversin), et trois draps de lit, le dit Cabanes s’en apercevant voulut empêcher qu’on lui dévalisa sa chambre, mais la dite Raynal lui donna plusieurs coups de poings et soufflets (gifles), sur les joues et la tête, et emportèrent la couverte, le traversier, le matelat, trois draps de lits, et la couverture d’indienne (tissus de coton), qui étoit sur le lit ; au bruit que cela fit plusieurs personnes vinrent et le dit Cabanes prit plusieurs personnes à témoin de ce qu’on lui avait pris ; tous lesquels faits il affirme vrais et sincères et désigne pour témoins d’iceux Louis Bourguet, aubergiste, et son épouse, monsieur Chabrand, propriétaire de la maison, tous d’anduze et du tout requiert. Requis de signer (ici il doit s’agir du plaignant) a déclaré ne savoir le faire. »
Mais revenons à cette plainte recopiée telle quelle et dont je vous propose la lecture. Jacques Gache, le greffier, nous avait habitué à un meilleur français ! Les fautes viennent accentuer le caractère pitoyable de cette petite histoire familiale…
Par contre, exactement à cette date, une grande histoire familiale fait un sans faute avec la victoire d’Amstetten en Autriche, due à l’exceptionnelle cavalerie du maréchal Murat, beau-frère indispensable mais si encombrant de l’Empereur…
« Cejourd’hui quatorze brumaire de l’an quatorze (5 novembre 1805) à quatre heures de relevé devant nous Jean Coulomb aîné Juge de paix de la ville et canton d’anduze, et dans notre cabinet assisté de Jacques Gache notre greffier.
« Est comparu sieur Jean Cabanes cordonnier habitant de cette ville d’anduze, lequel nous a requis de rédiger la plainte qu’il vient nous rendre des faits ci après détaillés, à quoi nous avons procédé d’après les déclarations du dit Cabanes qui nous a dit que le jour d’hier, environ les sept heures du soir, il vit entrer dans sa chambre qu’il occupe sur le derrière de la maison de monsieur David Chabrand, rue de la monnaie, les nommés Raynal menuisier et son épouse, du dit anduze lesquels d’un air colère, entrèrent chez lui et lui dirent qu’il maltraitoit leur fille (observant que le plaignant est leur gendre) et dans le temps qu’ils disputait leurs raisons avec la dite Raynal sa belle mère, le dit Raynal qui tenait la main à son épouse, firent si bien leur jeu qu’ils enlevèrent à linsu ou par force de la chambre du dit Cabanes, le matelat de son lit, ainsi que la couverte de laine, l’oreiller ou traversier (traversin), et trois draps de lit, le dit Cabanes s’en apercevant voulut empêcher qu’on lui dévalisa sa chambre, mais la dite Raynal lui donna plusieurs coups de poings et soufflets (gifles), sur les joues et la tête, et emportèrent la couverte, le traversier, le matelat, trois draps de lits, et la couverture d’indienne (tissus de coton), qui étoit sur le lit ; au bruit que cela fit plusieurs personnes vinrent et le dit Cabanes prit plusieurs personnes à témoin de ce qu’on lui avait pris ; tous lesquels faits il affirme vrais et sincères et désigne pour témoins d’iceux Louis Bourguet, aubergiste, et son épouse, monsieur Chabrand, propriétaire de la maison, tous d’anduze et du tout requiert. Requis de signer (ici il doit s’agir du plaignant) a déclaré ne savoir le faire. »
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