C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

20 juin 2011

Anduze, de porte en porte…




Motif ancien et finement sculpté 
coiffant le haut d'une porte, rue Notarié
Avec les nombreux atouts touristiques de notre petite ville-frontière entre plaine et montagne et en dehors de sa situation environnementale exceptionnelle, nous avons la chance de posséder aussi un centre historique digne d'intérêt. Si nos trois Monuments classés, avec la fontaine Pagode en fer de lance, ont toujours contribué à véhiculer une image attractive de notre cité, le charme particulier des petites places reliées entre elles par tout un réseau de rues étroites n'y est pas non plus étranger.
Malgré les nombreux remaniements des façades au cours des siècles, pas toujours très heureux, nous pouvons constater que beaucoup de vieilles portes ont évité des transformations majeures. Même si elles sont nombreuses à avoir "perdu" le marteau qui les orna, quelques fois avec les vantaux d'origine, de beaux encadrements de pierre leurs permettent de conserver une certaine allure et un véritable attrait. Plusieurs d'entre eux sont en grès rouge, pierre très prisée au XVII et XVIII ème siècle. Le fait d'avoir une belle entrée a toujours été une vraie marque de statut social où le bourgeois pouvait rivaliser avec le noble en montrant des signes extérieurs de réussite et de richesse. Il en était de même dans les milieux corporatistes ou commerçants et les entrées d'immeubles de la rue Notarié et de la rue Bouquerie en donnent une belle idée avec les vestiges des motifs sculptés qui les habillent.
D'autres surprises attendent souvent le curieux qui ose pousser les battants de ces antiques maisons, quand ceux-ci ne sont pas verrouillés, en découvrant par exemple une jolie cage d'escalier avec sa rampe en fer forgé et autre petite cour délicieusement "calladée"…
Le nombre et la variété de ces vieilles portes mériteraient sans aucun doute l'élaboration d'un circuit anduzien original sur ce thème. Mais n'oublions pas quand même que la plus belle et la plus ancienne ouverture sur Anduze reste… la Porte des Cévennes !

5 juin 2011

Les trois tours d'Anduze

Parmi les beaux vestiges de son moyen-âge, Anduze possède encore à ce jour trois tours, patrimoine épargné par chance à travers le temps pour diverses raisons.
D'abord la plus ancienne d'entre elles, le clocher de l'église. Une construction soignée dont les pierres taillées et appareillées, notamment celles "à bossages", nous permettent de la dater entre le XII ème et XIII ème siècle. Les deux archères présentes côté Gardon, invisibles de l'extérieur car masquées par le corps de l'église actuelle depuis son édification au XVII ème siècle, viennent conforter l'idée que cette tour faisait partie des fortifications du premier château des seigneurs d'Anduze. Si elle a échappé au démantèlement de celui-ci par Saint Louis, elle devait avoir une fonction particulière de service publique, comme peut-être déjà celle de clocher de la chapelle primitive (sans son dôme actuel, qui fut certainement construit avec la dernière église) ou simplement comme tour de guet et d'alarme.
Ensuite, plus tardive puisque commencée dans la première moitié du XIV ème siècle, la Tour Ronde devenue au XVI ème siècle Tour de l'Horloge. Et comme son nom l'indique, ce service la sauva de la démolition avec les fortifications de la ville, ordonnée par Richelieu suite à la Paix d'Alais de 1629. (Evocation plus précise de cette tour dans l'onglet Patrimoine – dans Culture et Communication – du site de la mairie).
La troisième tour, de Pézène, est du nom resté de l'un de ses possesseurs, le seigneur de Veirac et baron de Pézène, après avoir appartenu au comte de Beaufort, seigneur d'Anduze et d'Alais. En fait nous savons très peu de choses de cet ancien bâtiment, daté du XIV ème siècle et toujours resté du domaine privé. De cette tour austère, à l'extérieur, nous pouvons remarquer qu'elle fut remaniée plusieurs fois, avec l'ouverture ou l'agrandissement de fenêtres et la pose au sommet d'une toiture sur ce qui devait être une terrasse découverte à l'origine. L'édifice et les bâtiments attenants sont intégrés dans une même propriété dont les façades du XVII ème siècle vont jusqu'à la place Notre Dame, toute proche, en passant par la rue de la République. Il y a de fortes chances pour que la tour, épargnée par les propriétaires successifs car vieux symbole féodal de l'autorité qui doit demeuré à la vue de tous, ne soit plus que la partie visible d'une demeure importante au caractère militaire et défensif du moyen-âge et dont les vestiges "sont noyés" sous les nombreux remaniements, pour en faire au cours des siècles un lieu d'habitation moins spartiate et plus confortable. La porte principale de cette maison seigneuriale est sans conteste l'une des plus belles du vieil Anduze. Son fronton triangulaire, dont le tympan abrite des armoiries devenues illisibles par la main de l'homme sans doute pendant la Révolution, est appuyé sur deux pilastres, le tout souligné par un petit perron où l'on accède par une volée de marches demi-circulaire du plus bel effet… Il est d'ailleurs curieux que cette jolie petite place de la Tour de Pézène, créée au XIX ème siècle, n'ait inspiré aucun des photographes qui ont "mitraillé" Anduze il y a plus d'un siècle : au désespoir des collectionneurs, il n'existe à priori aucune carte postale ancienne du lieu et donc de la tour… Incroyable !