C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

15 octobre 2012

Cordelier : un "mot clé" de l'histoire d'Anduze… suite

Les Vieilles Ecoles (photo Françoise Iglesias)
L' " enclos ", dont nous ignorons l'aspect d'avant ses premiers réaménagements de la fin du XIX ème siècle, fut vendu avec ses bâtiments comme bien national à la Révolution. Ce n'est qu'à partir de 1876 que la municipalité s'intéressa, durant le mandat de Henri Mazade, à cet ensemble pour diverses raisons :
"…Monsieur le maire intervenant, informe le Conseil qu'il sait de bonne part que le propriétaire de l'Enclos des Cordeliers se déciderait à le vendre par préférence à la commune si l'on pouvait se mettre d'accord sur le prix de cet immeuble dans lequel la commune trouverait place pour tout ce qui peut l'intéresser, savoir : Des locaux pour ses écoles ; Un emplacement spacieux pour ses marchés aux bestiaux — il s'agit ici certainement de l'actuelle place du Grand Foiral — ; Une promenade publique et une certaine quantité d'eau pouvant s'adjoindre facilement à celle de nos fontaines toujours insuffisantes en été, qui viendrait les faire déverser comme autrefois et porter ainsi la fraîcheur et la salubrité dans tous les quartiers de la ville…"
En fait, à l'époque, la plus importante des raisons était bien celle des locaux, la commune cherchant à regrouper ses différentes écoles en un seul lieu qui devait être absolument une propriété communale, selon la loi. L'ancien couvent des Cordeliers, vaste demeure du XVIII ème siècle encore en très bon état, correspondait parfaitement à ses projets ; d'autant plus, autre argument du premier magistrat, qu'il pouvait abriter aussi le logement des institutrices et instituteurs… Mais les tractations d'achat ne furent pas simples, un certain monsieur André, propriétaire des lieux, demandant plus du double de l'estimation (92480 francs) de l'expert géomètre mandaté par la mairie ! Un accord fut finalement trouvé pour la somme de 100 000 Francs et entre les demandes de subventions et celle d'emprunt à la Caisse des Ecoles, l'affaire fut validée lors d'une séance du Conseil municipal en mars 1879, pour être concrétisée en 1880.
Non entretenu sérieusement pendant des décennies, ce témoin patrimonial de la mémoire anduzienne appelé familièrement " les Vieilles Ecoles " a fini par être démoli assez récemment, en 1999. Espérons que ce qui reste de " l'enclos des Cordeliers ", tout en ayant gagné ses lettres de noblesse avec les années en devenant le magnifique " parc des Cordeliers " que nous connaissons, a vu l'hémorragie de sa superficie stoppée définitivement pour le plus grand bénéfice de la ville d'Anduze et ses habitants.