C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

27 avril 2018

Retour sur l’agression du maréchal-ferrant, Anduze, mai 1806…

Dans le billet 2 de novembre 2017 nous avons fait la connaissance de Louis Maurin, maréchal-ferrant à Anduze en 1806, à travers une plainte qu’il portait contre Marc Ducros, bourrelier de son état mais surtout son violent agresseur… J’ai retrouvé récemment un document concernant cette « affaire » qui nous donne une autre version de l’histoire ! Il s’agit de la déposition du sieur Ducros, effectuée la veille de celle de Maurin et le jour même des faits :

« Cejourd’hui vingt cinq mai mil huit cent six à neuf heures du soir, devant nous Jean Coulomb aîné juge de paix et officier de police judiciaire de la ville et canton d’anduze, et dans notre cabinet assisté de Jacques Gache notre greffier.
« est comparu sieur Marc Ducros, bourrelier habitant d’anduze, lequel nous a requis de rédiger la plainte qu’il vient nous rendre des faits ci après détaillés, à quoi nous avons procédé d’après les déclarations du dit Ducros qui a dit qu’il y a environ une heure et alloit au quartier des casernes ou il a une écurie pour donner à manger à sa bourique, le sieur Louis Maurin, maréchal à forge qui lui en veut depuis longtems, qui le guettait est venu du moment qu’il entrait dans la grande porte des dites casernes ; et lui a donné un grand coup de coude pour le provoquer ; le plaignant lui dit la porte est bien assés large sans venir me coudoyer de cette force ; sur cela le dit Maurin lui donna un grand souflet sur la joue droite qui lui fit tomber son bonnet, et s’enferma de suite chez le nommé Mauret ; voyant que le plaignant s’en alloit à sa maison, il lui jetta une grosse pierre, que s’il l’avait atteint il l’aurait laissé sur les carreaux. Sous lesquels faits il affirme vrais et sincères désigne pour témoins d’iceux le sieur Mauret et son épouse, sieur Louis Laporte, Fesquet aubergiste, David Seite propriétaire foncier, Nogaret coutelier, la femme de Martin cordonnier et la nommée Gervais femme de Gras Portefaix, tous habitans du dit anduze ; et du tout requiert acte, se déclare partie civile et a signé Marc Ducros.»


Nous avons donc là deux plaintes distinctes pour une affaire ou bien sûr les rôles du « Bon » et de la « Brute » s’intervertissent selon la version de chacun… Le plus amusant dans cette anecdote locale d’un autre temps est qu’ils aient cité tous les deux des témoins communs ; je n’aurais pas voulu être à la place particulièrement inconfortable des Mauret lors de leur éventuelle comparution devant le juge de paix ! Remarquez, il manquait encore le rôle du "Truand" dans la distribution, alors…