C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

28 août 2011

Les petits tampons de l'Histoire…

Quand François Henri d'Estienne, adjoint à la Mairie d'Anduze, écrivit de sa meilleure plume ce certificat de bonne conduite (ci-contre), il ne pouvait pas se douter que cette pièce, somme toute assez banale à l'époque, serait reprise par un successeur près de deux siècles plus tard, pour parler d'histoire.
Même si il est toujours émouvant, quand on aime Anduze, d'être confronté à un témoignage local d'une époque révolue, ce n'est pas tant le contenu manuscrit de cette lettre qui attira mon attention mais bien la corrélation de l'année inscrite avec les différents tampons présents.
1815, date importante dans notre histoire nationale. Souvenez-vous. Quand Napoléon Ier eut abdiqué en avril 1814, il reçut la modeste souveraineté de l'île d'Elbe. En mars 1815, ayant échappé à la vigilance des Anglais, il rentra en France. Commença alors la fameuse période des Cent-Jours qui se terminera par sa défaite à Waterloo le 18 juin. Cette année là fut donc une période politiquement incertaine et trouble. D'autant plus qu'après cette deuxième abdication de l'empereur qui, comme chacun sait, termina sa vie à Sainte-Hélène, la "Terreur blanche" avec les exactions des royalistes s'installa tout l'été dans notre Midi, favorisant ainsi un climat malsain.
Ce document administratif anduzien de 1815 est intéressant car il illustre très bien, par la présence de tampons officiels de deux régimes différents, cette courte transition où un certain dualisme s'exerça dans notre pays. Celui en rouge représente le premier Empire avec pour emblème son aigle impérial ; le second, représentant la Mairie d' "Anduse", affiche les symboles royaux de Louis XVIII avec la couronne et les fleurs de lys.
Ce vieux papier (collection personnelle) nous montre aussi qu'en ce temps là le nom de notre commune s'écrivait avec un "S". Mais, heureusement, nous avons repris depuis longtemps le "Z" de Zor… pardon, de Anduzia !