C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

18 avril 2011

Quand les seigneurs d'Anduze battaient monnaie !

Nous avons abordé, en ce joli samedi 13 novembre 2010, une des pages les plus passionnantes de notre longue histoire anduzienne, entre XIIème et XIIIème siècle. Mais nous l'avons fait de façon originale, à travers un droit que seules les plus grandes Maisons féodales pouvaient se permettre au Moyen Âge : battre monnaie. Et même si le Bernardin d'Anduze ne servait qu'à un usage local (n'oublions pas quand même que leurs nombreuses possessions d'alors dépassaient largement le cadre d'Anduze et de ses environs, provoquant ainsi une large diffusion de leur monnaie propre), il n'en était pas moins le symbole fort de l'une des Maisons les plus puissantes du Languedoc à cette époque.
Cette petite pièce d'argent, d'environ 16 mm de diamètre, est pour Anduze l'un des derniers témoignages physiques de ce qui fut sans doute la période la plus faste des seigneurs d'Anduze. Ceci grâce à leur très ancienne loyauté aux comtes de Toulouse, leurs suzerains. Cette fidélité qui causa aussi leur déclin, mais ceci est une autre histoire…
Pour nous parler de la monnaie féodale du Languedoc et bien sûr du Bernardin, nous avons eu l'honneur et le grand plaisir d'accueillir, en collaboration avec l'Association Numismatique Cévenol, monsieur Laurent Schmitt. Ce grand numismate professionnel, depuis près de trente ans, est responsable du département des monnaies antiques du Comptoir Général de Bourse à Paris et anime une équipe de vingt personnes. Auteur de nombreux ouvrages de numismatique, on ne compte plus ses articles et autres catalogues sur le sujet.
Pendant plus d'une heure trente ce passionné nous a décrit et expliqué, avec un intérêt communicatif, notre Bernardin dans ses moindres détails et dans tous ses types (deniers, oboles), sans oublier son cousin, plus rare, le Raymondin de Roquefeuille, famille entrée dans celle d'Anduze par alliance en 1145. Pour une meilleure compréhension, il a toujours mis en parallèle le contexte historique du Languedoc, avec les différents ateliers monétaires qui dépendaient des pouvoirs en place. Tout en étant rigoureux dans son discours, notre invité a su trouver les images et les mots pour rendre cette conférence accessible à tous, dans un esprit sérieux mais convivial qui a ravi le public.



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