C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

22 septembre 2018

L’auberge sans nom de la place Saint-Etienne…

Cette plainte de 1816 n’a d’intérêt, en dehors des noms cités, que de nous permettre de retrouver la place de la République (place Saint-Etienne à l’époque). Un lieu calme maintenant mais qui était à cette date, malgré son enclavement (le boulevard Jean Jaurès n’existait pas encore), particulièrement animé avec son grand marché aux moutons hebdomadaire favorisant l’existence de petits commerces tout autour. 
Ce témoignage nous confirme aussi la présence d’une auberge, peut-être la même que l’on peut voir près de l’église sur cette vieille carte postale « précurseur » des années 1900 : on peut lire le mot « auberge » sur la gauche. Un joli cliché signé E.G., bon et prolifique photographe mais dont le mystère avait fait l’objet d’un billet de ma part en juillet 2012 (2-juillet 2012, E.G. et les fileuses d’Anduze). J’en profite donc pour apporter enfin des précisions quant à son identité, apprises récemment grâce à la gentillesse de Jean-François Gallier, photographe et possesseur aussi de quelques vieux négatifs de verre de l'opérateur.
Les lettres E.G. sont les initiales d’Eugène Gervais, notaire à Anduze et grand pratiquant de la photographie en amateur ! A l’époque la librairie-papèterie G. Puget installée dans notre cité, convaincue de son réel talent, l’édita à travers de nombreuses et différentes cartes postales pour la plus grande joie des collectionneurs d’hier et d’aujourd’hui…
 
 
« Cejourd’hui vingt neuf décembre de l’an mille huit cent seize à sept heures du soir devant nous Jean Coulomb aîné, juge de paix officier de police auxiliaire de la ville et canton d’Anduze, et dans notre cabinet au dit Anduze, assisté de Jacques Gache notre greffier.
Est comparu sieur François Lauriol propriétaire foncier demeurant à sa métairie appelée le fustier dans cette commune, qui nous a dit qu’il y a environ deux heures, étant chez le sieur Brouès, aubergiste demeurant sur la place St Etienne de cette ditte ville, à boire une bouteille de vin, les nommés Auguste, Henri et David Laune frères maçons et cultivateurs, habitans au hameau de l’olivier commune du dit Anduze, sont venus le provoquer, l’injurier et le menacer en lui disant qu’à la première rencontre il le leurs payerait. L’un d’eux, le dit Auguste a levé la main pour lui donner un soufflet
(une gifle), et sans des personnes qui sont intervenues les dits frères Laune l’auraient sans doute maltraité, mais ils n’ont sans doute pas osé en présence des personnes qui se sont présentées au bruit des menaces que les dits Laune faisaient au plaignant. En conséquence il vient porter sa plainte afin que s’il vient à lui arriver quelque chose soit à sa personne soit à sa propriété, la justice soit à même d’en connaître les auteurs dans ceux qui l’ont menacé, les poursuivre et les faire punir suivant la rigueur des faits. De tous les faits ci dessus il désigne pour témoins les sieurs Simon Fontibus cultivateur et Antoine Olivier aussi cultivateur habitans de cette ville, de quoi il nous demande acte et n’a su signer de ce requis. »

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