C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

4 février 2021

Le célèbre mascaron de la place Couverte…

 

A Anduze les rares mascarons existant encore ornent quelques unes de nos vieilles fontaines mais aussi, pour le plus célèbre d’entre eux, le sommet d’un porche en granit rouge situé place Couverte.

Célèbre pour plusieurs raisons dont la première est son caractère unique dans notre cité : aucune autre porte ne bénéficie de ce genre de décors particulier ! Pourtant, à partir du seizième siècle jusqu’au dix neuvième, pour marquer sa différence dans les grandes familles bourgeoises et aristocratiques, il était de bon ton de personnaliser l’entrée de sa demeure. Quand on avait pas la chance de posséder un blason ou que l’on voulait simplement se singulariser, on pouvait, entre autres éléments de décoration, faire le choix d’un masque de pierre classique représentant par exemple une divinité antique ; ou alors, comme notre fameux mascaron, choisir une tête au visage grimaçant, souvent hideux, censé chasser le « mauvais œil » pour qu’il n’entre pas dans la maison…
Mais peut-être n’ai-je pas pris le bon exemple avec celui-ci puisque la deuxième raison de sa notoriété est qu’il est associé à une savoureuse anecdote expliquant l’origine de sa création.

Nous sommes à la fin du dix huitième siècle et le propriétaire de l’hôtel particulier qui abrite le magnifique porche qui nous occupe place Couverte s’appelle Rieu de Montvaillant ; une famille royaliste réputée à Anduze, dont certains membres d’ailleurs participèrent activement et de différentes façons à notre histoire locale pendant longtemps. Monsieur de Montvaillant, ayant appris l’installation d’un fervent républicain en face de chez lui, de l’autre côté de la place, fit installer, par provocation, le mascaron tirant la langue ; son « voisin d’en face », en colère et ne pouvant rien intenter contre cette humiliation, fit murer ses fenêtres donnant sur la place.
Le plus troublant c’est qu’aujourd’hui encore la façade est aveugle !…

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