C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

18 juin 2020

Le témoignage émouvant de la famille LAURENT… 2

Pour continuer dans la suite du précédent billet et grâce à Pierre Laurent vous pouvez découvrir ce très beau document photographique montrant les ouvriers et la devanture en vue rapprochée de l’entreprise de charronnerie Faisse.

Le cliché, pris dans les années 1908/1910, montre au centre des personnages l’apprenti Auguste Laurent, frère cadet d’Edmond dont nous avons déjà parlé.
Une photographie d’autant plus intéressante que l’atelier en question est bien connu des collectionneurs de cartes postales anciennes car sujet principal d’une vue éditée au tout début du vingtième siècle ; un magnifique plan élargi et très animé du quartier du quai montrant l’importance encore à l’époque des attelages et des métiers de charron et de forgeron pour créer et entretenir tous les différents véhicules à traction animale.

En fait, ce que l’on ne voit pas sur la photographie et la carte postale, c’est que l’immeuble qui abrite les charrons est en angle avec la rue Cornie qui passe derrière la tour de l’Horloge : à ce niveau nous ne sommes pas encore rue Basse ; celle-ci commence au pied de la rampe qui conduit au pont pour poursuivre à gauche en bas du quai jusqu’à la rue Fusterie qui la prolonge. La voie entre la tour et la rampe est nommée aujourd’hui rue du Plan de Brie (sur le tracé de la D 907).

Mais revenons à notre apprenti charron et encore une fois laissons Pierre Laurent témoigner de son grand-oncle :

« Mon grand-oncle Auguste, personnage très attachant, aussi entreprenant que son frère ainé était timide, a vécu à Anduze jusqu’à son décès. Sa formation l’avait amené à s’occuper du charronage des wagons à la SNCF où il a terminé sa carrière, mais il avait également des talents de menuisier et un esprit très inventif.
« Il habitait à Labahoue dans une maison venant de ses beaux-parents, lesquels étaient enterrés dans un coin du jardin, un détail qui nous avait marqué dans notre enfance. Que sont devenues ces tombes après que la maison ait changé de mains plusieurs fois ?
« Cette maison était située juste en face de celle louée par Joseph Zobel avant qu’il ne s’installe à Générargues. Mon grand-oncle n’avait évidemment pas tardé à sympathiser avec l’écrivain et il était très fier de fréquenter cet homme de lettre. Lors de son installation à Générargues il lui avait fabriqué une armoire ! Mon oncle figure parmi les portraits réalisés par Joseph Zobel et édités pas sa petite-fille. »


Venant d’être rénovés et libres à la location j’avais eu l’occasion il y a quelques années de visiter les lieux qui nous occupent : si la devanture extérieure n’est pas très large le bel espace intérieur, où la pierre taillée apparente et ancienne domine, bénéficie d’une grande profondeur. Quant à l’immeuble lui-même, malgré quelques remaniements pas toujours très heureux, il est encore reconnaissable ; grâce notamment à sa porte d’entrée principale qui donne l’impression de ne pas avoir bougé depuis la carte postale, comme hors du temps…

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