C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

2 octobre 2020

Anduze et les comtes d’Adhémar… 1

D’après le « Nobiliaire de France » édité en 1874, au neuvième siècle, Pépin, fils de Charlemagne et roi d'Italie, aurait donné « la souveraineté de Gênes avec la qualité de comte à son parent Adhémar dont les descendants le conservèrent pendant cent ans ». Je l’écris au conditionnel car, comme souvent avec les très vieilles familles nobles, les généalogistes ne sont jamais tous d’accord sur leurs origines…
En tous cas ce fut une famille très puissante et prolifique qui, au cours des siècles, s’est divisée en de nombreuses branches et rameaux. Selon ceux-ci et pendant très longtemps, Adhémar et Azémar furent les patronymes d’une même Maison. Cette différence d’orthographe serait venue un jour de l’erreur d’interprétation d’un copiste du fait que dans l’idiome languedocien le « dh » se prononce comme le « z ». La branche la plus prestigieuse par la hauteur de ses alliances au Moyen-âge fut sans aucun doute celle de Provence, ce qui ne l’a pas empêchée de s’éteindre au milieu du seizième siècle.

Mais c’est l’une des branches du Languedoc qui nous intéresse aujourd’hui avec des possessions qui étaient situées dans le Gard et notamment à l’Est de Vézénobres pour les plus importantes.  
Il n’est pas question ici d’en faire l’histoire mais d’évoquer certains membres de cette grande famille qui laissèrent une trace particulière au dix neuvième siècle dans notre département, dont Anduze.


Nous commençons par Pierre Melchior d’Azémar de Saint Maurice de Cazevieille, seigneur de Colombiers, d’Euzet, de Saint-Jean de Ceyrargues, du château du Grand-Teillan, baron de Suëlhes et vicomte d’Héran, né le 15 juillet 1740 à Saint Maurice. En retraite d’une carrière militaire commencée très jeune, il fut nommé en 1789 commandant des gardes nationales du Gard ; la Révolution le rattrapa pour l’enfermer dix sept mois. Plus tard, en 1803, c’est l’Empire qui l’appela pour le poste de sous-préfet d’Uzès, puis de préfet du Var en 1806 à Draguignan. En 1810 il fut fait baron de l’Empire. A cette date il prit aussi définitivement sa retraite et quitta une ville où il avait réussit à se forger une réputation d’homme bon et intègre, laissant un excellent souvenir à la population.
De retour chez lui au château de Teillan — situé sur la commune d’Aimargues – il réactiva une instance ouverte en 1784 pour récupérer le patronyme familial prestigieux de sa Maison d’origine : Adhémar. Ce fut fait au mois de juin 1817 par ordonnance royale. Mais un parent s’y opposa et le Conseil d’Etat transmis le dossier aux tribunaux ordinaires pour qu’ils statuent.

Pierre Melchior d’Azémar bénéficia de l'appui écrit des chefs de deux branches importantes de la Maison, mais malheureusement pour lui il ne verra jamais le résultat du procès ; il décéda à Teillan le 2 septembre 1821. C’est son petit-fils, Louis-Pierre-Alexis, né à Anduze en 1790, qui obtint de la cour de Nîmes un arrêt du 6 juin 1839, confirmé le 8 mars 1841 par la cour de cassation, de maintien dans le nom d’Adhémar…

A suivre

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