C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

16 octobre 2020

Anduze et les comtes d’Adhémar… 2

Louis-Pierre-Alexis avait trois ans quand son père, enrôlé dans l’armée révolutionnaire, décéda le 17 novembre 1793 pendant la campagne des Pyrénées. Aîné des héritiers de cette branche de la famille et sans doute devenu très proche de son grand-père, il lui a tenu à cœur de persévérer dans les démarches de celui-ci pour retrouver enfin son patronyme d’origine : d’Adhémar au lieu d’Azémar.

Entre-temps sa mère, veuve et maman de deux très jeunes garçons, va épouser en 1796 Antoine-Frédéric-Louis, le frère de leur père… Elle lui donnera quatre enfants, confortant ainsi cette deuxième branche familiale.

Antoine-Frédéric-Louis comte d’Adhémar de Colombier, l’oncle et donc beau-père de Louis-Pierre-Alexis, s’il fut à partir de 1791 chef de bataillon de la garde nationale de Nîmes, n’en fut pas moins suspendu en 1793 pour avoir montré son attachement à la famille royale ; pour cette époque particulièrement brutale il s’en sortait plutôt bien !
Commandant de la garde nationale d’Anduze pendant la période des Cents Jours et resté fidèle à ses convictions, il aida monsieur de Roussy du Vigan et son corps d’armée royale à échapper à une embuscade dans la nuit du 2 au 3 avril 1815.
Le 17 juillet 1815 il sera confirmé commandant pour le roi de la ville d’Anduze (deux jours après la fin des Cents Jours et la reddition aux Anglais de Napoléon).

Vers la fin de ce même mois de juillet, de retour de Lédignan où il était passé faire une inspection, il fut intercepté à hauteur de Lézan par une grande troupe d’hommes armés qui le prirent à partie ; il trouva refuge chez le maire du village, un certain Valcre, qui le fit s’échapper par un chemin détourné ; mais il fut de nouveau repéré et reçut « trois décharges de mousqueterie ». A priori il s’en était bien remis puisqu’il décéda en 1858, à l’âge de 89 ans.
Son neveu, Louis-Pierre-Alexis fut toujours très attaché à Anduze, sa ville de naissance, même si sa longue carrière militaire qu’il commença très jeune lui fit terminer sa vie en 1864 à Montpellier. C’est lui, précise André Georges Fabre dans son livret sur le temple d’Anduze, qui offrit la table de communion une fois la construction du grand monument achevée.

L’histoire de la Maison d’Adhémar est une véritable saga. Nombre de ses membres occupèrent les sphères parmi les plus prestigieuses de l’Histoire de France durant des siècles. Pour s’en convaincre il suffit de parcourir l’ « Histoire de Languedoc » de Vic et Vaissette et s’apercevoir que ce nom célèbre est présent de façon récurrente dans les textes.
Alors bien sûr on peut comprendre qu’au dix huitième et dix neuvième siècle une des branches les plus modestes du Languedoc de cette grande Maison, que l’on croyait pratiquement éteinte depuis le milieu du seizième avec la disparition de l'importante branche de Provence, eut le désir de se faire reconnaître avec son nom d’origine… Quand, dans vos racines les plus profondes, vous avez un souverain de Gênes ou un évêque du Puy légat du pape et chef de la mythique première croisade, pour une famille noble ce doit être une grande fierté d’être attaché à ce même patronyme !

Ce fut chose faîte avec l’Anduzien Louis-Pierre-Alexis, comte d’Adhémar…

L'illustration est une représentation des armes du comte d'Adhémar Louis-Pierre-Alexis.
Elles apparaissaient notamment en "ex-libris" sur la deuxième de couverture des ouvrages de sa bibliothèque.

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