C'est le passé et le présent qui se mélangent pour former la passionnante histoire culturelle de notre antique cité, tournée irrémédiablement vers l'avenir…
Ces "billets", pour amoureux d'Anduze, n'en sont que quelques modestes reflets.

9 février 2022

Le vieux pont d’Anduze…

Parmi les monuments d’Anduze on parle assez peu de notre vieux pont. Pourtant sa situation stratégique à la fois militaire et commerciale en ont fait depuis de nombreux siècles l’un des témoins architecturaux privilégiés de notre histoire locale, sinon l’une des constructions les plus surveillées de la cité !

A ma connaissance sa plus ancienne représentation apparaît sur l’une des gravures du célèbre géographe Christophe Tassin au début du dix-septième siècle, mais nous ne savons pas quand un premier pont digne de ce nom fut édifié sur le gardon d’Anduze. Il est très probable que le Moyen-âge devait déjà avoir le sien, fortifié, commandant la porte Est de la ville et la route d’Alès. Une construction qui, au fil du temps et des crues brutales du Gardon, a dû maintes fois être réparée mais sans doute aussi refaite entièrement. 

La dernière grande catastrophe répertoriée fut l’écroulement d’une partie de l’ouvrage en 1768, suite à une gardonnade particulièrement violente. La traversée de la rivière étant indispensable, un pont plus léger, destiné a être provisoire, fut installé. Ce n’est que quelques années plus tard et à la faveur de la construction du quai que nous connaissons aujourd’hui que les réparations du pont avec notamment la réalisation de deux arches manquantes furent entreprises. Sa reconstruction entière avait été un moment envisagée puis finalement jugée trop coûteuse par le maître d’ouvrage, les Etats de Languedoc (Assemblée provinciale de l’Ancien Régime). 

Si dans les années 1860 de petits trottoirs sont ajoutés au tablier, celui-ci ne trouvera ses dimensions définitives qu’en 1980 avec de gros travaux d’élargissement pour répondre aux exigences de la circulation. Pour cela il fallut que l’arche centrale, la plus haute, bénéficie par sécurité de quelques tirants. L’injection de béton au cœur des piles pour renforcer leur solidité sans dénaturer l’ancienne structure extérieure fut aussi réalisée. L’important était bien de conserver le profil élégant d’un ouvrage du dix huitième siècle… avec les contraintes et normes d’un pont routier contemporain !

Aujourd’hui pourtant, le haut de ces piles est en très mauvais état : avec le temps et les grosses crues successives les belles pierres taillées ont fini par se déchausser et beaucoup d’entre elles ont disparu. Il faudra bien un jour qu’on les remette en place pour rétablir l’intégrité de notre magnifique monument…

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